samedi 15 décembre 2007

Mes Points

Au nombre des sujets que je voudrais aborder pour le moment, figurent le fonctionnement des partis (mon parti, le PNDS en particulier), la corruption dans l’administration Nigérienne, la rébellion au Niger et au Mali.
Ce n’est pas parce que je "fais de la politique" que je m’intéresserai au fonctionnement des partis. Je m’y intéresse parce que ce sont les outils de la prise et de l’exercice de pouvoir. Quand cet outil (le Parti politique) se détériore c’est tout le reste qui en pâtit. Quand les partis et la société civile ne fonctionnent plus bien, c’est toute la vie politique qui s’en ressent.

Lorsque ces partis prennent le pouvoir (ils peuvent le prendre quand bien même ils seraient désorganisés), le résultat de la gestion ne saurait être à la hauteur des espérances.
Voila pourquoi je considère une réflexion sur le fonctionnement des partis comme chose nécessaire, indispensable. Je vais donc critiquer les partis parce que je connais leur importance, parce qu’il n’y pas de démocratie politique sans les partis. Je ne saurais etre comme ces citoyens qui, de bonne foi ou non, souhaitent la mort des partis ; ceux-là qui s’abonnent aux « indépendants ».
Pour moi, le parti est un organe mis à la disposition des citoyens pour pour leur salut public. Cet outil doit être sain pour ne pas corrompre les citoyens, la nation. Il doit être constamment affiné pour continuer d’être efficace, pour inspirer la confiance. Je parle des partis plus que des autres organisations de la société civile, parce que ces organisations ont souvent des objectifs circonscrits, elles ont une envergure plus ou moins restreinte.
Pour ce qui est de la corruption, personne ne doute de l’importance du sujet. Personne ne doute des méfaits de cette pratique dans notre vie, dans la vie de nos États. Tout le monde la condamne ; tout le monde dit souhaiter son éradication. Mais beaucoup de citoyens s’en adonnent à cœur joie. Ils prétendent que c’est le seul choix qui leur est donné dans le système. Cela n’excuse pas. Je les comprends cependant. Je comprends un père forcé de payer pour que son enfant ait son diplôme. Je comprends le paysan qui paie le chef de canton ou le juge pour récupérer son champ que les témoignages ne suffisent pas à lui restituer. Je comprends l’épouse qui paie le chef de canton ou le juge pour se séparer de l’époux bourreau, ou pour pouvoir vivre avec ses enfants qui lui seront retirés à coup sûr si elle ne paie pas plus que son ex. Je comprends l’éleveur qui paie le juge ou le chef de canton pour qu’on ne lui prenne pas ses animaux pour un dégât champêtre contestable. Toutes ces victimes de la corruption savent qu’ils auront un mauvais jugement s’ils ne faisaient pas « un effort »; au meilleur des cas, ils iront d'un tribunal à autre. Le commerçant qui paie le douanier ou l’agent des impôts pour ne pas avoir à payer ses taxes pour rester concurrentiels dans un environnement de passe-droit. Je comprends le salarié qui paie l'agent des Finances pour débloquer un salaire qui restera "dans le circuit" sans ce geste. Je comprends même le cadre technique qui accepte des compromissions pour obtenir la promotion qu'il merite laquelle sans quoi, ira aux « collègue moins que soi ». Personne ne voudrait passer son temps à faire des mots croisés...Même un cadre peut faillir.
Dans un tel climat, combattre la corruption est problématique et perilleux.

La corruption devenue un mal acceptable. On s'y est fait. Cercle vicieux. Tout le monde y passe comme corrompu ou corrupteur, ou les deux.Même les partis politiques n'en sont pas épargnés: on corromp les électeurs. On corromp pour contracter les alliances électorales...Pire, tout effort de lutte contre la corruption est dénoncé comme un règlement de compte politique.
Je parlerai de la rébellion parce que, plus que tout autre mal, elle est une menace mortelle pour la nation ; elle compromet tout effort de développement ; elle tue des citoyens et installe la terreur et la haine dans leurs coeurs. Des citoyens du même pays qui se tuent pour des raisons plus ou moins farfelues, plus ou moins justes. La rébellion est devenue un problème récurrent. Pourquoi la rébellion naît-elle toujours dans cette partie de notre territoire ? Y’a-t-il un mal être qui frapperait essentiellement les jeunes Touaregs ?

Il ne suffit pas d’être désespéré pour passer de la contestation pacifique à la lutte armée. Qu’est-ce qui pousse alors les jeunes Touaregs à la rébellion armée ? Pourquoi ce particularisme chez certains jeunes Touaregs ? A lire, ou à écouter certains d’entre eux, on viendrait à la conclusion qu’ils ne se considèrent pas comme des Nigériens à part entière, ils seraient jaloux de leur mode de vie traditionnel irremediablement menacé, ils demanderaient de profiter des richesses des sous-sols de leurs regions...Cependant, le caractère ethnique de cette rebellion cache une autre réalité que les philanthropes ne connaissent pas; mais que les rebelles feignent d'ignorer: la plupart des Touaregs ne sont plus au Nord. Ils sont au Sud où ils partagent le quotidien de leurs autres frères. Le Nord n'est plus "Touareg" désormais.
Sur cette question, comme sur les autres, je n’ai pas la prétention de dire la « vérité ». Je réfléchis et invite à la réflexion. J’affirme certes. J’affirme avec la force de mes croyances et convictions.

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